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Igue de lacarrière

  • Lieu: Monfaucon - Lot (46)
  • Date: 27/04/2024
  • Type de sortie: Grotte de classe IV - Désob/Exploration
  • Présents: Sylvain (SCSP), Vincent B., Sophie B.
  • Excusé: /
  • Déduction fiscale: /
  • Assurance temporaire: /
  • Temps passé sous terre: 15h
  • En interclub

Le rdv est fixé à 8h30 parking de l’igue. J’arrive avec un peu de retard. Sûrement parce que j ai trop bien préparé la sortie mais loin de là !

Illustration N°1 par IA Illustration N°1 par IA

Objectif : récupérer du matos laissé à l embarcadère lors de la dernière sortie et le déposer au 'bivouac' + finir l escalade après le Nunchaku.

On prépare les kits de matos, et on se les dispatche ! Entre le matos d escalade (perfo, dégaines, marteau...), les neoprènes, la bouffe et des kits vides on est bien tintin😁.

A 9h30 on est dans le trou, tous les trois bien en canne !

On se déplace avec grâce, malgré nos kits et.... Le gaz...toujours là. Ça souffle fort dans la meute mais on avance ! J’ai oublié mes genouillères, c’est le trou dans lequel elles sont indispensables...ça m’apprendra et je serre les dents.

En 1h30 on est à l embarcadère.

On se déshabille et enfilons nos neop qui nous compriment et nous empêchen un peu plus de bien respirer... Le combo gagnant. Nous les quitterons 8h plus tard....

Ici nous attendent 6 bidons à faire rentrer dans nos kits, on y arrive ! Et c’est parti pour les baignades dans la rivière noire. L’eau nous semble bizarrement bonne!

On avance bien jusqu au fameux nunchaku. Le franchissement est toujours aussi long et pénible.

On souffle comme des vaches dans cet étroit méandre, glissant, gazé et aquatique (ça fait rêver ?) la main courante reste obligatoire car le niveau d eau est trop bas. Mais qu est ce qu on fout là... Avec tous nos kits qui se coincent, ça ressemble a l enfer mais on aime ça 🤣.. Une fois franchis, on rigole en se disant que 'si t as pas franchis le nunchaku, t as pas fait Lacarrière

Passé cette épreuve, on file au bivouac déposer tout le matos, et casser la croûte.

Il commence à faire froid, direction l escalade !

Vincent et Jean-Pierre l’avaient attaqué il y a quelque temps.

Au sol un ancien mat digéré en partie par l oxydation. On dit qu’une équipe de bulgares avaient fait une partie ou toute l escalade. On en sait encore rien, et on ne sait même pas d ou vient cette info.... Si quelqu un le sait qu il se manifeste !

Quoiqu il en soit, une équipe de motivés y était monté il y a fort longtemps.

Vincent commence, je l assure en compagnie de Sophie. On papote et le temps passe rapidement. La seule chose qui nous rappelle que l’on stagne c est le froid... J ai oublié un autre truc...mon équipement de survie... No comment. J emprunte un poncho Biot. Heureusement qu’ils pensent à tout!

L escalade avance bien, il est efficace le Vince. Il se dose d adrénaline en utilisant la vieille corde bulgare jusqu’à son amarrage afin de gagner quelques précieux mètres . La corde tient ! Victoire. Plus haut quelques spits bulgares et... fin de l ancienne escalade. Les Bulgares ont ils jeté l éponge ? Pourtant ça continu !!

Vincent grimpe d une bonne 10 aine de mètres, on le perd de vue. Ça n a pas l air évident... D un coup il me propose de continuer l ascension. Je regarde Sophie et dit ' c est quoi la couille la haut !? Ça devient trop merdique ou quoi ?!' on rigole. Debriefing et je prend le relais.

Sans que Vincent l ai vu, la suite s'avère extrêmement crade : une argile collante et liquide à la fois... Je vais me galérer à grimper de 5/6 m tellement je suis maculé. Je ne fais plus la différence entre mon descendeur, les dégaines, mes longes etc... Obligé de sucer les goujons, les pulses et recracher l argile avant de planter les amarrages ! C est gazé et en neop. Un enfer, un challenge ou un plaisir?!

3 amarrages plus loin, j’ai presque fini de passer cette zone ‘délicate’. Un pied sur l’étrier, l autre sur la parois, le bras tendu à perforer au plus haut mon pied glisse net de l’étrier, je l ‘ai pas vu venir. Je me prend un vol, je relève la tête, le perfo est resté planté par le foret😅 ouf. Un foret vrillé, ça c’est fait. Heureusement j’en ai un second. Je reprend mon calme, pas de bobo, la neop s’est déchirée au genoux et juste une égratignure. Je continue.

Il ne me reste que 3 m pour atteindre le palier, on dirait une margelle sans suite horizontale...à voir.

Je continue et... Silence radio, le perfo s arrête ! Plus de batterie ! Fin de l histoire. Je suis deg...

Au dessus de la margelle, une petite cheminée continue à la verticale, départ horizontal peu probable, mais pas de visuel.

Sur ma gauche, à l’opposé, au dessus d une belle coulée, on aperçoit un semblant de départ de galerie, qui, à première vue, n irait pas dans la direction souhaitée.

Je ne prends pas trop le temps de regarder, je me suis épuisé dans la bouillasse...obligé de dénouer tous les nœuds avec les dents..on est très loin de l’escalade propre voir chirurgicale !

Je place une corde de progression en récupérant les pulses. Double amarrage ok avec maillons rapides. on doit être à 25/30 m du sol.

Il est 19 h on plie les gaules et c est reparti. L eau est plus froide qu’à l aller... Ma lampe n a plus d accu. J allume celle de secours qui en fait est déchargée😅. Une fois de plus les Biot viennent à mon secours en me prêtant un lampe efficace. Le gaz nous incommode plus qu à l aller, mais on avance, j’en bave sans les genouillères! On parle peu... sommes nous plongés dans nos pensées? ou sommes nous claqués? les deux je crois. Sophie semble pourtant toujours aussi fraîche... Quel est son secret ?

A minuit 15 on est dehors.

Sylvain