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Igue de Planagrèze

  • Lieu: Nord Lot (46)
  • Date: 12/02/2023
  • Type de sortie: Grottes de classe IV
  • Présents: Sylvain (SCSP), Nicolas (SCSP), Seb (SCSP), Sylvie (FSC), Perrick (FSC), Armelle (FSC), Camille (invitée)
  • Excusé: Jean Michel (SCSP)/
  • Déduction fiscale: 100km (Niko)
  • Assurance temporaire: /
  • Temps passé sous terre: 5h00
  • En interclub avec le Figeac Spéléo Club

Coupe de l'Igue de Planagrèze Coupe de l'Igue de Planagrèze

Initialement, la sortie prévue au calendrier était l'Igue de l'Aussure...celle-ci devait assurer une transition douce dans notre programme de formation à la progression verticale sur corde. Malheureusement nous croisons à 10h15, ce dimanche 12 février 2023, un groupe hybride composé de spéléistes venant de Metz et de Dijon. Leurs vélléités semblent dommageablement corroborer les notres. Et c'est sans compter, qu'un autre groupe venant de Viazac doit venir se rendre aussi ensuite à l'Aussure dans le courant de l'après-midi. De toute évidence, nous sommes contraints de partir sur un plan B (un truc moins bien que le plan Q et que le plan A réunis). "Nous sommes à 5 minutes de Planagrèze et les longueurs de cordes devraient à peu près correspondre...au mieux il devrait manquer 25 mètres de corde et une quizaine d'amarrages" pensais-je. En fait, après vérification, il manquait plutôt 45 mètres selon le Spéléoguide du Lot - 1ère édition. Ca va, on a une corde de 22 mètres en rabe, au pire, nous ne ferons pas la dernière partie non brochée qui mène jusqu'au lac. Cela tombe car car elle est particulièrement pourrie. Je fais part de mes sombres pensées à Seb qui se tient juste à côté de moi. Je vois progressivement son visage se décomposer d'inquiétude. Je le rassure: "C'est un peu plus difficile mais ca va le faire...".

Heures de pointe a Plana Heures de pointe a Plana

Je passe un petit coup de téléphone à Sylvain pour lui communiquer le changement de plan. J'expédie à Camille par SMS l'emplacement de notre rendez-vous en lui précisant notre nouvel objectif, ce qui ne manquera pas de lui faire hautement plaisir. 10 minutes plus tard, le parking "spéléo" de l'Igue de Planagrèze est déjà flanqué de 3 voitures. Nous effectuons rapidement les présentations. Nous évoquons au passage quelques vieilles histoires spéléologiques. Celles-ci sont toujours entâchées d'une ou deux blagues machistes. Dans le meilleur des cas le récit ne manquera pas de relater des consommations notoirement excessives de boissons alcoolisés ainsi que leur terribles conséquences. Les kits sont déjà prêts et il ne reste plus qu'à enfiler nos combinaisons et notre matériel de progression sur corde. Nous sommes à peine prêt que le camion de Camille surgit de nulle part...telle une comète à l'orbite excentrique qui fait irruption dans notre système solaire. Nous appliquons une fois de plus la célèbre formule de Ducher-Hordé afin de déterminer avec précision l'ordre de descente optimal prenant compte de l'ensemble des variables non quantiques.

La rivière suspendue La rivière suspendue

Seb observe les cupules d'érosion Seb observe les cupules d'érosion

Aussi, je ramasse les deux premiers kits et pars mettre quelques mousquetons et noeuds au bout des broches. Armelle, qui est prête, me suivra avec le kit de nourriture. Je suppute, sans aucune certitude, que Seb et Sylvain suivent pas loin derrière. Je ne sais plus vraiment comment équiper avec élégance l'accés à la tête du second puits. Toutes mes tentatives pour obtenir un équilibre correct eurent été vaines. Trop aérien, trop sportif, pas assez sécure, quelques frottements...aucune solution ne semble pleinement satisfaisante. C'est le signe qu'un coup de perfo pourrait restaurer l'équilibre dans la Force.

Armelle passe un fractio Armelle passe un fractio

De retour à la rivière suspendue De retour à la rivière suspendue

Armelle me demande quelle est la meilleure technique pour franchir le pendulaire. Je lui explique en joignant la parole à l'action. Armelle opte finalement pour son propre style. J'attends un peu au départ de la main courante, que le groupe progresse en ma direction. Assez rapidement, Armelle vient me tenir compagnie. Nous profitons de la proximité des fractionnements pour échanger quelques mots et faire connaissance. Armelle attend Sebastien pendant que je commence à équiper la zone post-rivière suspendue. Visiblement Seb a réussi à passer le pendulaire avec brio et il se trouve non loin derrière nous.

Pierrick remonte le P33 Pierrick remonte le P33

Sylv1 retire le pendulaire Sylv1 retire le pendulaire

Nous avons tout juste dépassé la rivière et le matériel vient déjà à faire défaut. Je me défait petit à petit de toute ma quincaillerie tout en m'efforcant de raccourcir raisonnablement les longueurs de cordes dans l'optique d'économiser mes modestes ressources. J'adore manquer de matériel...cela rajoute du piquant. Rien ne dit que nous pourrons aller au fond ?!. Telles les légions qui jadis longeaient le Rubicon, je me lance intérieurement : "alea jacta est" (le sort en est jeté). Nous sommes à court de corde et je me trouve au beau milieu d'un petit puits d'une dizaine de mètres. J'interpelle Sylvain, qui, par chance, se trouve à portée de voix. Celui-ci fait passer le dernier kit de corde. 61+22 mètres pour terminer. Je réalise un noeud de huit triple et tant pis pour les infortunés qui ne savent pas franchir ce type de configuration. On repart à coup d'équipement peu cordophage: déviations, cabestans et moult combines sont au programme. Je laisse ma sacro-sainte pédale sur un AN. Cela sent le bout du bout. On arrive avec Armelle sur le dernier duo de broches. Je met en place la dernière corde en tressant un noeud de chaise double directement dans les broches. Seb nous fera grâce d'un anneau de sangle nouée pour mettre en place la déviation add-hoc. Je passe le relais de l'équipement à Sylvain. Je lui décris brièvement ce qu'il reste à équiper: une dernière broche plein gaz, suivi d'un amarrage surnaturel énorme pris sur un intestice rocheux directement situé sous un pipi bien arrosé, puis un spit pourri en plafond et...pour terminer un frottement non négligeable mais sans solution avant d'aboutir sur la passerelle flottante terminale.

Seb est content de ressortir Seb est content de ressortir

Je crois que Camille souhaitait vivement faire ce trou... Je crois que Camille souhaitait vivement faire ce trou...

Sylvain ferme la "marche", victorieux Sylvain ferme la "marche", victorieux

Sylvain part en reconnaissance. Il revient quelques minutes plus tard, concluant que la corde est trop courte pour parvenir à l'objectif. Pendant que quelques courageux descendent voir le supposé lac, Seb et Moi entamons un repli progressif vers le haut. Armelle nous emboite le pas. Il y a tellement de monde au fond, qu'on a l'impression de se trouver sur le marché de Brive-la-Gaillarde par un beau Samedi d'été. Nous effectuons un petit arrêt contemplatif à la rivière suspendue. Certains profitent pour faire un arrêt gastronomique. Sylvain assure le déséquipement, épaulé par Camille. Armelle repart en tête vers le tuyaux de poêle. Elle est suivie de Seb, Pierrick, de moi, puis de Sylvie. C'est l'occasion pour moi de taper la causette avec Sylvie, qui m'est fort sympathique. L'équipe de tête récupère progressivement les kits du fond pour soulager l'équipe de déséquipement. On récupère au passage le fameux pantin égaré de miss Camille...qui sera doublement heureuse de profiter durablement de ses loyaux services. Tout se déroule à merveille et nous sortons après un temps moyens passé sous terre de 5 heures.

Certains en profite pour faire du commérage Certains en profite pour faire du commérage

Sylvie est au bord du Gouffre (stricto sensus) Sylvie est au bord du Gouffre (stricto sensus)

Comme à l'accoutumée, nous profitons d'un moment d'échange convivial en surface autour d'une bonne bière qui nous sera offert par Sylvain. Camille, elle, s'éclate à bomber des chauve-souris au pochoir à l'avant et à l'arrière de son Camiosaure REX. Bref, c'est encore grâce à vous que ces petits moments de bonheur viennent ponctuer nos vies.

Merci à tous,

Nicolas